Infatigable Big Dog
La première réaction est de penser à un canular __ "Sortez de là, les gars!" __ car la démarche est si naturelle que l'image des dragons du nouvel an chinois s'impose. En observant le mouvement des membres, on croit vraiment voir deux paires de jambes en action, l'une en marche avant, l'autre en marche arrière. L'examen du "pied" annule cette interprétation : pas de place pour une configuration humaine!
Good Dog
Humeur
Etrange sensation que d'assister, via le Net, à la progression butée du Big Dog, le robot porteur créé par Boston Dynamics pour le compte du DARPA (Defense Advanced Research Project Agency).
Big blague!
La première réaction est de penser à un canular __ "Sortez de là, les gars!" __ car la démarche est si naturelle que l'image des dragons du nouvel an chinois s'impose. En observant le mouvement des membres, on croit vraiment voir deux paires de jambes en action, l'une en marche avant, l'autre en marche arrière. L'examen du "pied" annule cette interprétation : pas de place pour une configuration humaine!
Good Dog
La deuxième réaction est de s'ébaubir du rendu si "organique" de la locomotion et d'admirer l'équilibre sans faille de la machine. Sur pentes enneigées, gravats, plaques de glace, Big Dog s'obstine bravement dans son avancée laborieuse et ce, malgré les chassés rageurs du testeur. C'est alors que le malaise s'installe. Ce gros scarabée sur ses pattes malingres a quelque chose du Petit Cheval de Brassens et l'on se prend à espérer qu'une fonction "défense" soit intégrée au programme de notre bestiau sans tête : coup de pied toi même!
Un cerveau sans tête
La troisième réaction consiste en un agglomérat d'interrogations dont
"Comment ça marche?", "A quoi ça sert?", " Où puis-je me le procurer pour faire mes courses?".
Les réponses ne sont pas difficles à trouver: Big Dog, présenté comme un grand chien ou une petite mule de 1m de long pour 75 cm de haut et 75 kg, fonctionne grâce à ses quatre pattes équipées de servomoteurs et de capteurs qui lui permettent de reconnaître le terrain et contrôler sa charge (jusqu'à 170 kg), le tout à une vitesse de 6,5 km/h. Chacune de ces pattes articulées est dotée d'un système qui absorbe les chocs et recycle l'énergie kinétique d'un pas vers l'autre.
Plutôt que de fonctionner aux croquettes, le quadrupède est animé par un moteur à essence (d'où ce ronron peu discret) tandis que la dynamique de ses mouvements est générée par un ordinateur intégré qui synchronise les données afin d'assurer la réussite de la mission, à savoir, rester debout et sur le bon chemin!
Dans un même temps, ce cerveau informatique coordonne le gyroscope et le système de vision stéréoscopique nécessaires à l'orientation.
Sherpa mécanique
Dédié au portage de charges lourdes en campagnes militaires sur terrains accidentés, Big Dog a été mis à contribution par l'US Army dès 2009 en Afganistan...Qu'on se figure une escouade de Big Dog surgissant du sommet d'une montagne de l'Hindukush avec pour seul cri de guerre un bruit de tondeuse à gazon : vision surréaliste.
Quoiqu'il en soit, la société civile devrait profiter dans les années à venir de cette innovation qui saura aisément trouver sa place dans notre vie de tous les jours.
Le ménage est un esclavage!
Les projets les plus prometteurs prennent parfois des chemins de traverse où la gadgétisation les guette... A regarder de plus près ce que nous propose la domotique aujourd'hui, le doute s'insinue.
Du temps pour penser au lieu de briquer
Espérée telle une libératrice ___certains, dont je suis, vivent les obligations ménagères comme une punition divine et à l'image de Sisyphe, poussent indéfiniment leur rocher de corvées dans le Tartare de leur logis ___, cette branche de la robotique n'a pas rempli son devoir. Hormis quelques bienfaits lents à se démocratiser (Roomba l'aspirateur, Scooba le laveur de sols, Litter-robot, le bac à litière automatique pour chat , la tondeuse-robot et le nettoyeur de piscine), la perspective de RTT sans éponges est toujours aussi floue et l'espoir pour les handicapés ou les personnes âgées de se maintenir en toute autonomie dans leur habitat semble vague malgré les études impulsées quelques années auparavant (voir le projet Soprano).
Internet à tous les étages
Pourtant, si l'on s'en tient à la définition du mot communément admise ___ domestiquer l’habitat pour qu’automatiquement soient gérés le confort, la performance énergétique, la sécurité et tout ce qui communique y compris les réseaux loisirs (TV, home cinéma) avec un total usage à distance ! ___, le contrat est rempli... considérant les dernières nouveautés présentées au sein de la maison témoin de Vilvorde (Belgique).
Que ce soit au travers du reportage de la chaîne Techno ("Domotique : la maison high-tech pilotée par iPhone") à voir sur Youtube ou celui de 100% Mag (partie "maison parisienne"), la tendance de la domotique actuelle est confirmée : voir internet ou la TV sur son miroir le matin, sous la douche, sur le frigo, sur son plan de travail dans la cuisine, écouter de la musique ou lire ses mails partout.
Au doigt mais pas à l'oeil
Une question se pose alors : cette maison là, avec sa double étagère de télécommandes, ses murs à toucher sans arrêt, cette démultiplication d'accès à ce que l'on considère comme étant des sources potentielles d'addiction (TV, Internet) est-ce une maison qui libère? Ne pas avoir à se lever pour ouvrir ou fermer ses volets, est-ce un plus pour la lutte contre la cellulite et le développement des quadriceps? Où est le véritable gain de temps pour lire, se cultiver, s'adonner à des activités artistes, sportives, sociales ou familiales?
Une question se pose alors : cette maison là, avec sa double étagère de télécommandes, ses murs à toucher sans arrêt, cette démultiplication d'accès à ce que l'on considère comme étant des sources potentielles d'addiction (TV, Internet) est-ce une maison qui libère? Ne pas avoir à se lever pour ouvrir ou fermer ses volets, est-ce un plus pour la lutte contre la cellulite et le développement des quadriceps? Où est le véritable gain de temps pour lire, se cultiver, s'adonner à des activités artistes, sportives, sociales ou familiales?
Le tactile est-il une bonne solution pour la domotique, peut-on s'imaginer le nombre d'appositions du doigt qu'il faudra déployer pour faire fonctionner ce supplément de gadgets disponibles dans chaque pièce? Pourra-t-on échapper aux tocs?!!! *
AI
La maison intelligente ne devrait-elle pas se s'orienter a contrario vers une réduction gestuelle, à savoir la commande vocale. Ne devrait-elle pas, à terme, être en mesure de prendre elle-même les décisions basiques (mettre en marche le Roomba, commander sur internet les denrées manquantes, élaborer des menus variés selon les goûts, revenus et besoins des habitants, diriger les meubles auto-nettoyants, le lave-vaisselle et le lave-linge etc), bref se substituer à la présence d'une gouvernante ou d'un major d'homme.
Vous l'aurez compris , nous parlons là d'intelligence artificielle.
Certes, une longue route nous attend mais si nous nous perdons en chemin sur les sentiers de la futilité, nous risquons d'oublier le but initial : pouvoir nous concentrer sur notre humanité sans pause coup de chiffon !
* (à lire sur le ton de la mauvaise foi)
Pour contrebalancer ce coup de gueule légèrement partial (après ça, j'ai encore les poussières à faire!), une présentation des différents courants de la domotique par Orange TV et une projection un peu plus optimiste de la cuisine intelligente (même si madame fait toujours la popote tandis que "honey" choisit le vin!)